Andrew Niccol, c’est le scénariste de The Truman Show, et dans son rôle de scénariste/réalisateur, il a déjà donné naissance à des choses très intéressantes, comme Bienvenue à Gattaca, S1mone et Lord of War. Avec In Time et surtout The Host, il semblait avoir vendu son âme à Hollywood.
Mais Good Kill nous fait espérer que son seul problème ces dernières années, était un manque crucial d’argent, car on ne peut pas dire que ce détour commercial lui ait apporté l’un ou l’autre méga succès. Et peut-être que du coup Niccol a décidé de se reprendre, après le flop commercial de The Host. Soyons clairs, ce n’est pas avec Good Kill qu’il l’aura son succès, mais au moins, il a à nouveau des choses très intéressantes à raconter. Il se pose notamment des questions quant à la santé psychique des pilotes qui se voient désormais forcés d’opérer dans une situation similaire à celle d’un jeu vidéo, et il pose de sérieux points d’interrogations face aux pratiques de guerre incluant des drones. C’est surtout ce dernier élément qui est fascinant. Ethan Hawke, antihéros parfait, se voit obligé par la CIA d’appuyer sur des boutons comme un petit singe. Il ne peut pas poser de questions, il peut seulement tuer, et sans faire dans le détail : la notion de dommage collatéral ne fait pas partie de leur vocabulaire, et tant pis pour les civils innocents.
Malheureusement, Niccol bousille sa fin, en transformant Hawke en dieu bon et omniscient. Et il renvoie le spectateur chez lui avec une fin malhonnête, bien hollywoodienne. Ce qui empêche Good Kill de devenir un vrai grand film.