Si l’Histoire a fait de Nuremberg la pierre angulaire du procès des dignitaires nazis, celui-ci a été mis sur pied exclusivement par les puissances alliées.
Le labyrinthe du silence explore le travail difficile d’un jeune procureur allemand qui, pour sa première "vraie" affaire, va tenter de briser ce mur épais de silence construit implicitement par une population qui ne souhaite pas connaître la vérité sur son passé. Le procès "Auschwitz " sera celui de tous ces citoyens, redevenus ordinaires à l'issue de la guerre, qui ont participé activement au fonctionnement du camp d’extermination. Cette production allemande, mise en scène avec une efficace sobriété, aborde habilement ce pan de l’histoire allemande qu’est la dénazification. Giulio Ricciarelli, dont c’est le premier film, trouve un bel équilibre entre le développement passionnant du contexte historique et sociologique et le thriller haletant et parfaitement rythmé qui le porte.
Et on se souviendra longtemps de cette scène bouleversante où des rescapés d’Auschwitz témoignent de leurs souffrances sur un air d’opéra.