La première fois que j'ai vu une photo de Southpaw, j'ai dû y regarder à deux fois. C'était bien Jake Gyllenhaal? Ce visage chiffonné, cette grimace sanglante, ces muscles tendus: l'acteur de Donnie Darko, Zodiac et Brokeback Mountain était à peine reconnaissable.
Beau travail pour Gyllenhaal évidemment, d'autant que cette transformation physique l'aide à fournir une interprétation de qualité.
Tant que La rage au ventre reste sur le ring et que l'attention se concentre sur les boxeurs, le réalisateur, Antoine Fuqua, parvient à lui donner suffisamment de coffre. Il faut dire que Fuqua a déjà prouvé, notamment à travers Training Day et plus récemment The Equalizer, qu'il sait mettre en boîte d'excellents films d'action, et les matchs de boxe qu'il présente ici dégoulinent d'adrénaline.
Malheureusement, le reste du film, c'est de guimauve qu'il dégouline, ce qui représente sans doute la vision selon Fuqua de ce qu'est l'émotion. Dans ses bons jours, Clint Eastwood peut donner l'équilibre requis à ce genre d'histoire dramatique.
Mais Fuqua rate totalement La rage au ventre pour ce qui est de l'équilibre. Heureusement, les films de sport peuvent toujours compter sur ce sentiment de triomphe tellement prévisible. Oups, spoiler!