Theeb n’hésite pas à placer son spectateur devant quelques défis, le plus sérieux d’entre eux étant sans doute de résister à la frimousse de son jeune acteur principal.
Il s’appelle Jacir Eid — Jacir Eid Al-Hwietat en réalité — et c’est sa première apparition face à une caméra. Mais ça ne se remarque à aucun moment. Jacir est ce qu’on appelle un talent naturel, un acteur qui irradie tellement d’honnêteté et de vérité qu’il est impossible de le quitter des yeux.
En soi, c’est plutôt une bonne nouvelle, vu que le réalisateur Naji Abu Nowar, qui en est ici à son premier film, a décidé de conter toute l’histoire du point de vue du garçon. Une approche qui fait que, malgré ce monde étranger et une époque bien distante, à aucun moment on ne se retrouve en dehors de l’action. Dès la première scène, où le frère de Theeb lui parle des tâches des adultes, on est avec lui.
Et si, en tant que drame, Theeb tient sérieusement la route, l’histoire bénéficie en plus d’un décor à couper le souffle. Le film a été tourné dans le sud de la Jordanie, sans doute pas l’endroit le plus accueillant que Mère Nature ait à offrir s’il s’agit de s’y perdre, mais sur grand écran, c’est un véritable régal pour les yeux.