There is no Place like Home. Parmi les ciments qui fondent le mythe de l'American Way of Life, l'accès à la propriété privée, à un toit où la famille pourra s'épanouir, est sans doute l'un des plus solidement ancré dans la psyché étasunienne.
Une des conséquences de la crise des subprimes de 2008 est que ces toits se sont envolés, soufflés par des banquiers aux allures de Loups de Wall Street, laissant des dizaines de milliers de familles littéralement à la rue, incapables de rembourser leur prêt. Le réalisateur Ramin Bahrani suit l'évolution psychologique d'un père célibataire (Andrew Garfield, impeccable) dans son combat pour récupérer la maison d'où il a été expulsé. Jusqu'où sera-t-il prêt à aller pour reprendre sa place dans un système qui l'a exclu, qu'il sait cruel et profondément injuste mais qui peut enrichir au-delà de leurs espérances ceux qui en exploiteront sans scrupules les rouages? Michaël Shannon, terrifiant en agent immobilier cynique, incarne cette Amérique des Winners, prêts à tout pour rester dans la course, rafler la mise et nourrir le système pour ne pas en être exclu.
Thriller social d'une lucidité glaçante, 99 Homes fonctionne grâce à un scénario d'une rigueur remarquable et à une mise en scène d'une implacable précision.
99 homes: l'Amérique sous hypothèque